En
six ans, 70 camarades des promotions 38 à 43 incluses sont morts
pour la France, en outre une centaine au moins dautres élèves
ont eu une conduite de résistants, y compris la vingtaine délèves
qui se sont évadés de France pour gagner lAngleterre
ou lAfrique du Nord. En revanche, aucune manifestation collective
de la part des élèves, ni, sauf rares exceptions, incitation
dorigine polytechnicienne à rejoindre la Résistance
intérieure ou extérieure. Le refus daccepter létat
de fait, le devoir de sengager ne ressortit que d initiatives
individuelles.
En octobre 1945, après le retour dune soixantaine délèves
prisonniers et dune quarantaine délèves de toutes
promotions - qui avaient passé plusieurs années dans les forces
armées françaises ou alliées -, 770 élèves
sont regroupés à Paris dans une École redevenue militaire,
que commandera par la suite le général BRISAC (X1919S).
Entre temps, les quelque 150 élèves mobilisés ont été
soit dirigés sur lécole dofficiers de Cherchell
(Algérie), soit affectés rapidement à des unités
en tant que sous-officiers, après examen de leur conduite par une
commission mixte Saint-Cyr/Polytechnique, présidée, pour les
saint-cyriens, par le général Brocard, et pour les X par le
général BRISAC. |
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Comme
le leur a enjoint le général de Gaulle, il sagit de
statuer sur "les éventuelles participations des écoles
de Saint-Cyr et de Polytechnique à des opérations en faveur
des armées et des services doccupation ou de complicité
dactions présentant le caractère de crime de guerre"
. Aucun X nest sanctionné. En revanche le sous-gouverneur de
TARLÉ (X1913) est exclu de larmée.
A la Libération, la Haute Cour de Justice eut à statuer sur
les ministres de Vichy, dont dépendait lÉcole, notamment
:
> Paul BAUDOUIN (X1914), premier ministre des affaires étrangères
de Pétain. Il est condamné par jugement du 3 mars 1947 à
cinq ans de travaux forcés, à lindignité nationale
à vie et à la confiscation de ses biens (peine commuée
en 1949 à cinq ans dindignité nationale).
> Jean BERTHELOT (X1919S) est condamné par jugement du
10 juillet 1946 à deux ans de prison, 10000F damende et dix
ans dindignité nationale.
> Robert GIBRAT (X1922) est condamné par jugement du 12
mars 1946 à dix ans dindignité nationale.
> le cas de Jean BICHELONNE (X1923) est examiné par la
Haute Cour le 5 septembre 1945 qui constate lextinction de laction
publique (mort avant le jugement) : en effet, devenu, avec Déat,
Bonnard et Brinon un des quatre derniers ministres ultra-collaborateurs
de la fin du régime de Vichy, il arrive en juillet 1944 à
Sigmaringen, "siège" allemand de ce qui subsistait de lÉtat
Français, et décède fin décembre lors dune
intervention chirurgicale dans un hôpital S.S. de Prusse Orientale. |
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