À
la SNCF
Des cheminots de tout grade font passer dès larmistice aux
Alliés par des canaux extérieurs des informations sur les
mouvements des troupes doccupation et sur leurs matériels,
et en tentant de réduire le contrôle des chemins de fer par
le personnel allemand. Limpact en sera important au moment du débarquement
de juin 1944 : cest la coupure organisée des voies ferrées
qui a freiné les déplacements des unités allemandes,
par la mise en place du plan vert, que certains souhaitaient
précipiter ; il est mis au point, au début de 1943, par
deux polytechniciens : Jean-Guy BERNARD (X1938) et Louis ARMAND
(X1924). Cest en effet en passant, à la suite dHardy,
du N.A.P. (Noyautage des administrations publiques) à Résistance-Fer,
que Jean-Guy Bernard entre en contact au début de 1943 avec des
directeurs à la SNCF, Albert GUERVILLE (X1925), qui travaille
pour le réseau Cohors-Asturie, Emile PLOUVIEZ (X1917) et
Louis Armand, accompagné de Jean MARTHELOT (X1925). Cest
à partir de ce contact, et de celui dArmand avec PASSY-DEWAVRIN
(X1932) pendant la mission de celui-ci en France (contact organisé
par son camarade de promotion Jean COUTURE (X1932)) que sest
développé Résistance-Fer. Les relations entre Bernard
et Armand sont marquées par une admiration réciproque. Après
larrestation de Jean-Guy Bernard cest Armand qui prend sa
suite ê Résistance Fer, sous le contrôle de Jacques
CHABAN-DELMAS. Comme Jean-Guy Bernard, Louis LAVIGNON (X1921) passa
dun mouvement de résistance (Combat en 1942) à lorganisation
Résistance-Fer, dont il est nommé en 1944 responsable pour
la région Rhône-Alpes ; arrêté le 17 mai 1944,
il meurt le 27 avril 1945 au camp de Neuengamme. Philippe LEROY
(X1925) joua un rôle analogue dans le Nord.
Après la Libération, Louis Armand étant Président
de la SNCF, la reconstruction et lélectrification des chemins
de fer allaient succéder aux sabotages et déraillements.
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Dans
les télécommunications
Dans les PTT, à côté de la résistance de postiers,
on voit se développer en liaison avec des réseaux et mouvements,
des activités résistantes dans le domaine des télécommunications.
Il sagit découter, pour les retransmettre aux Alliés,
les communications allemandes (les réseaux C.N.D., Alliance, Buckmaster
furent les intermédiaires), de les perturber et finalement de couper
les câbles de manière réparable : cest le Plan
violet, mis en uvre en juin 1944. Ce plan est établi
avec le B.C.R.A., en particulier avec Edmond COMBAUX (X1924). Mais
auparavant déjà des ingénieurs des PTT restés
en France se distinguent par des actions de résistance, parfois
passive : cette notion de résistance passive peut caractériser
le directeur Charles LANGE (X1910), qui par exemple appuie discrètement
les opérations de camouflage de matériel organisées
par Charles BRUNIAUX (X1920) ou de création de lignes clandestines
par Marcel JAMBENOIRE (X1924). Laction directe sur les câbles
à grande distance est dominée par le nom de Robert KELLER,
mais des X, ingénieurs des PTT, lont aidé plus ou
moins directement, jusquà son arrestation fin 1942 : cest
le cas en particulier de ses voisins de bureau Lucien SIMON (X1925)
et Paul GUERIN (X1929). Ce dernier assure la coordination des opérations
de renseignement et la préparation du plan violet ; arrêté
le 1er juillet 1943 il est déporté ê Buchenwald, alors
même que se développait le mouvement Résistance PTT
sous la conduite de polytechniciens ingénieurs des PTT, en liaison
avec lO.C.M. et Libération Nord. Des études sur les
matériels de transmission se poursuivent dans cette période
: Paul LABAT
(X1919) fait fonctionner un laboratoire secret à Lyon. Il devient
le chef des transmissions des F.F.I. Arrêté le 30 mars 1944
et déporté il est exécuté au Struthof. Gabriel
ROMON (X1925) qui lui succède est lui aussi arrêté
; condamné à mort il est fusillé à Stuttgart.
La radiodiffusion débutante est, à lépoque,
intégrée aux PTT. Cest donc ici quil faut citer
deux ingénieurs en chef des PTT, tous deux morts pour la France,
qui ont monté une radiodiffusion libre : François DEVEZE
(X1929) déporté après avoir assuré la mise
en place dun réseau clandestin, et Alfred LELLUCH
(X1920), le directeur technique de cette radio clandestine, fusillé.
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