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Le
Vercors
Comme le plateau des Glières, le Vercors - un des nombreux
sites de maquis du département de l’Isère - a été
le théâtre d’un des épisodes les plus dramatiques
de la Résistance intérieure.
Plusieurs polytechniciens y servirent, comme François PARIS
(X1943), Jacques VILLIERS (X1945), échappés à
l’hécatombe qui mit fin à la tragique épopée
du Vercors.
Claude FALCK (X1938), Croix de Guerre 1939-40, effectue sa seconde
année à Villeurbanne et sort dans les PTT. Mais il demande
sa mise en congé et se rend à Grenoble ; ses connaissances
de sapeur et ses qualités d’alpiniste rendent de grands services
dans le maquis du Vercors. Sa section est l’une des deux qui sont
chargées en juillet 1944 d’aménager et de garder le
terrain d’atterrissage de Vassieux. Au lieu des troupes aéroportées
alliées attendues, ce sont des troupes allemandes qui arrivent
en masse par planeurs et parachutes. Les combats font 500 morts dans les
rangs des FFI et les populations civiles sont massacrées.
Le regroupement des survivants sur la Matheysine, ordonnée le 23
juillet, est pour la section FALCK un difficile parcours en montagne.
Seule une partie réussit à traverser le cordon ennemi ;
tous les officiers de la compagnie FFI dont fait partie cette section
périssent. Le Lieutenant Falck et six de ses hommes sont capturés
le 23 juillet et exécutés le 24.
Lyon
Une des capitales de la Résistance, Lyon fut libéré
par les FFI ; parmi eux se trouvait un officier polytechnicien dont le
parcours fut assez exceptionnel. Henri MOOK (X1939), officier du
Génie, Croix de Guerre 1939-40, refuse d’entrer à l’École
en novembre 1940 dans la position humiliante d’un élève
“bis”. Il s’embarque clandestinement pour la Tunisie en
janvier 1941, et participe dans la 1ère DFL aux campagnes de Tripolitaine
et de Tunisie. Après avoir suivi en Angleterre une formation d’officier
parachutiste du BCRA, il est parachuté en France le 6 juin 1944,
avec mission d’assurer la liaison avec les maquis alpins en prévision
du futur débarquement en Provence. Il entre à Lyon avec
les FFI, puis rejoint la 1ère DFL en Alsace.
Volontaire pour l’Extrême-Orient pour continuer la lutte contre
l’occupant japonais, Henri Mook est parachuté avec un commando
dans le delta tonkinois fin août 1945, peu avant la reddition du
Japon (2 septembre) après laquelle le Général de
Gaulle voulait que France reprît pied en Indochine. Le commando
fut fait prisonnier et emmené dans un camp vietminh. Henri Mook
fut exécuté le 11 janvier 1946.
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Marseille,
Côte d’Azur
et Haute-Provence
Officier de l’Armée de l’Air, Robert Rossi (X1933), en
congé d’armistice dès décembre 1940, prend contact
avec le mouvement “Libération” dans la région
de Toulouse et en devient le chef militaire. Après avoir organisé
et entraîné toutes les unités de l’Armée
Secrète de cette région, il est arrêté en octobre
1943 et réussit à s’évader de la prison de Sisteron
en janvier 1944. Désigné comme Inspecteur FFI en mai 1944,
puis Chef de la Région R2 à Marseille, il prépare
tout un réseau de maquis le long de la Côte d’Azur et
dans la Haute-Provence, qui joueront un rôle important lors du débarquement
du 15 août. Arrêté à nouveau le 16 juillet,
il est torturé, puis fusillé le 19 avec trente-huit autres
résistants à Signes. Compagnon de la Libération.
Le Gard
Dominique MAGNANT (X1934), blessé et prisonnier lors de
la campagne de France, s’évade dès juillet 1940. Après
avoir dirigé les Auberges de la Jeunesse en zone Sud, il reprend
son métier d’ingénieur à l’usine Péchiney
d’alumine à Salindres (Gard). Il forme en 1943 un premier
noyau de résistants, affilié à l’Armée
Secrète (AS), que grossissent les réfractaires au STO, puis
l’annonce du débarquement du 6 juin 1944 : deux maquis du
Gard fournissent ainsi deux compagnies des Corps Francs de la Libération
(CFL), où MAGNANT est chargé de la direction des opérations
militaires. Celles-ci (21-29 août 1944) aboutissent à la
libération d’Alès, puis du département. 4000
Allemands sont faits prisonniers.
Le “Bataillon des Cévennes”, unité FFI, est ensuite
formé avec des membres des CFL, et combat en Alsace, jusqu’à
son “amalgame” dans la 1ère Armée, conformément
à la décision du Général de GAULLE pour l’ensemble
des unités FFI.
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