Ses
difficultés sont pourtant considérables. Il faut trouver,
détourner le papier, matière contingentée, rare et
surveillée. Il faut disposer de ronéos, dimprimeries
typographiques utilisant des plombs composés sur le marbre des
journaux légaux. Des mouvements parviennent même à
trouver des heures de quelques linotypes lourdes.
La distribution, aussi hasardeuse que la fabrication, se fait par les
canaux les plus divers : trains, avec la complicité des cheminots,
vélos
puis dépôts dans les boîtes aux
lettres, sous les portes, ou jets à la volée de multiples
exemplaires.
Hormis un creux de la fin 1941 à la fin 1942, dû
surtout à lefficacité de la répression, le
nombre des publications ne cesse de croître, pour dépasser
la centaine mi-1943.
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Parmi
les titres les plus distribués, citons :
> en zone sud, Combat, Libération et Franc Tireur, créés
dès 1941, qui atteignent respectivement 300 000 (pour le premier)
et 150 000 (pour les deux autres) exemplaires.
> en zone nord, Défense de la France, qui tire courant janvier
1944 jusquà 400 000 exemplaires.
> dans les deux zones, les nombreuses publications du P.C.F. :
journaux nationaux, régionaux et locaux ; diverses revues
et brochures. Le tout représente en moyenne la moitié de
lensemble des publications.
Au total, la presse clandestine qui se développe dans les deux
zones joue un rôle essentiel dans la Résistance (les Allemands
ont même recours à de faux numéros afin de déconsidérer
la Résistance !). À ce titre un hommage doit être
rendu au souvenir dAndré BOLLIER (X1938), surpris
dans son imprimerie à Lyon et assassiné par la Milice en
juin 1944.
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